• Back to Philippines

    La Chinese New Year offrant un concert de pétards et feux d'artifices en tout genre, nous rendant hystériques et bientôt sourds, nous prenons la poudre d'escampette.  "Fuyez pauvres fous" disait Gandalf tout à fait à propos, désolée. Une fois n'est pas coutume et une deuxième fois non plus (?) cap sur les Philippines.

    Avec un archipel de 7107 îles, le voyage a de quoi s'éterniser. Le Commandant Cousteau ne se trompait pas en disant que c'était "L'un des plus beaux endroits au monde" - j'insiste c'est "The" référence de mon enfance, à côté George Pernoud est un petit baigneur - Bon, ok le Ct parlait de Palawan island où nous étions l'an passé, Miniloc Resort un must, gros coup de cœur et gros coût tout court dirait "mon mari" je me Carla"ise" bien, non? Ainsi donc, ayant nourri l'envie de visiter des îles plus au Sud, Négros et Siquijor nous voilà!

    Eh bien elles se méritaient!  Je crois qu'on aime se compliquer la vie avec 2 jours de voyage, 3 vols, 2 heures de bateau, 4 heures de route et les enfants qui lancinant nous répétaient "mais c'est quand les vacances?" et nous en chœur "on est en vacances!".

    Alors pour celles et ceux qui checkent les compagnies aériennes avant de s'envoler, oubliez ce genre de trip, ce n'est pas pour vous. J'avoue que savoir que nous volions avec une compagnie black listée a mis du piment au voyage, on est vraiment de plus en plus cool! Quoique j'ai pleuré en plein vol, failli faire pipi et je me suis maudite d'avoir procrastiné ma kiné post natale quand l'avion s'est mis a faire du trampoline ce qui faisait rire aux éclats les enfants "waouh c'est génial, dommage qu'il y ait un plafond!!". Non mais c'est n'importe quoi! Je crois que les accoudoirs ont gardé la trace de mes empreintes digitales et même de mes doigts. C'est fou les drôles de pensées dans ces instants potentiellement tragiques "pourvu qu'on ait pas mal si on se plante" je suis un peu douillette...

    Et puis comme j'y suis à t'expliquer les modes de transports philippins, il faut aussi que je te raconte une de nos traversées en bateau, enfin en rafiot rouillé où l'espace fut rentabilisé au maximum, genre : "et là, Martinez dans le coin, y aurait pas moyen d'en remettre un?" (je maîtrise le filipino). Je suis sûre qu'ils se demandaient tous  avec le regard des Thénardier louchant sur Monsieur Madeleine "mais qu'est-ce qu'ils font là, eux?". David avait décidé de s'enfoncer dans les calles du bateau vu que la mer était formée, enfin déformée pour moi, avait-il peur de passer par dessus bords? oui je crois. "Mon amour tu descends avec les enfants et moi? "euh...Are you talking to me???" Non parce que si c'est pour mourir noyée, je veux voir le ciel une dernière fois. Donc récit en live, histoire de revivre ce moment intense (c'est bien connu,les psy disent qu'ils faut raconter, donc...)

    Et nous partîmes et ils se mirent à prier.

    La peur n'évite pas le danger, dans ce cas précis probablement que c'est le contraire.

    Je suis terrorisée, je regarde une dernière fois la terre qui s'éloigne, d'un œil nouveau parce que c'est probablement la dernière fois de la vie.

    C'est beau un philippin.

    Peut-être que je devrais appeler ma belle-mère et m'excuser de ne pas avoir été toujours sympa, si ça se trouve ces péchés vont me filer la poisse. Bon ok j'avoue mon Dieu avoir piquer dans la tirelire de mes enfants pour acheter des clopes (je sais c'est grave).

    Je me demande si ce genre de traversée fera de moi une fille particulièrement courageuse ou complètement inconsciente.

    Tu es mère de famille et prendrais-tu ta voiture sans attacher tes enfants? Là c'est pire, pire, pire - je suis une usurpatrice de mère, j'ai honte.  

    Soudain, les philippins se remettent à faire des signes de croix et ils ferment les yeux. On va tous mourir et ils sont calmes. Tellement calmes que c'est mauvais signe. Le truc à ne jamais faire. Tout le monde sait bien que le mauvais sort frappe quand on s'y attend le moins. Et là de l'extérieur, à observer les autres, c'est évident que je semble être la fille qui s'y attend le plus. Très mauvais.

    Je m'entraine, la mer se déchaine et ça n'aide pas, le bateau tangue vraiment trop, ça y est j'ai le cœur à 200, je pleure et j'ai les mains moites, pas facile de s'accrocher, je suis trempée jusqu'aux os. Une bonne crise de panique serait de bonne augure pour blaser le mauvais sort.

    Aller, j'appelle ma belle mère et je m'excuse.

    Maintenant les philippins se tiennent la main, j'appelle tout de suite.

    Les prières de mes camarades de pont nous ont-elles sauvées? En tout cas ils avaient une confiance incroyable "Pourquoi avoir peur. Comment se fait-il que vous n'ayez pas la foi?" Evangile selon St Marc. Tu m'as mise à l'épreuve, ou quoi...? Arrivés sur l'autre rive, je me sentais revivre, un soleil radieux, une tempête ne dure pas - c'est comme dans la vie :-). Et là... la beauté absolue s'offre à nous, merci petit Jésus, j'étais à deux doigt d'appeler - je déconne Annick! c'est parce que je sais qu'on peut rire avec vous!

    Notre yacht, trop classe, c'est le bordel à l'intérieur, mer déchainée... pas un mot sur les vomis, Gaspard fut le premier, après ça s'est enchainé...

     Les Philippines et nous...

    Siquijor Island nous voilà...

    Je ne sais pas si j'aimerais y vivre ou David y travailler mais ce pays a quelque chose de captivant en plus d'être d'une beauté incroyable. Ce que j'aime? Peut être la fragilité de ces petits bouts de terre posés sur la mer où la nature s'évertue à reconstruire ce que les typhons balayent, les couleurs, le sourire de ce peuple philippin si accueillant, si gentil, si fort dans la dureté de leurs conditions de vie. Ils ne quémandent pas malgré cette pauvreté frappante. Ils nous sourient. Gaspard me disait lui même "ils sont pauvres mais ils sont joyeux". Maintenant, je ne peux pas me dérober depuis que je suis maman, ce qui touche les enfants me prend aux trippes. Nos propres enfants ont-ils capté à quel point ils sont gâtés?  Je me souviens d'un village de pêcheurs où nous avions mouillé l'ancre, les enfants étaient venus en masse vers nous et nous suivaient, juste comme ça. Des enfants vêtus de peu, sans chaussure alors que le sol était jonchés de déchets et de verre ramenés par la marée. Les plus grands portaient les bébés et cette fillette, à peine plus grande que Rosalie, qui me fixait intensément. Troublante. 

    En face de ce village se dressait Typhon island autant dire que le nom de cette île n'était pas usurpé. Comment ces cabanes de bambou posées si près de la plage peuvent elles résister face au vent et aux vagues déchaînées? Bien sûr qu'elles ne résistent pas et ils perdent tout, leur bateau et le peu qu'ils possèdent quand ce n'est pas l'un des leurs. S'installer ailleurs? Impossible, ils n'ont pas d'argent pour s'offrir une terre plus sûre. Est-ce l'extrême pauvreté qui renforce leur croyance? S'en remettre à Dieu quand il ne reste que lui pour veiller sur nous.

     Les Philippines et nous...

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    Ici on pêche des petits poissons destinés à la friture que les pêcheurs font sécher sur les filets tendus.

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    Nous avons passé 10 jours merveilleux entre magnifiques plages, découvertes de paysages grandioses, rencontres, villages colorés (on se croyait au Mexique parfois), rizières, cascades, îles protégées, sanctuaires aquatiques où les plongées furent EXTRAORDINAIRES!! On a nagé avec des tortues énormes, observé des bénitiers géants, découvert des poissons multicolores et aussi évité un serpent mortellement dangereux (ça on l'a su après - j'entends d'ici Papa "ça finira mal toutes vos conneries". Bon ok j'avoue qu'on pousse le bouchon un peu trop loin  mais ça c'est parce qu'avant on ne te disait rien!) mais les yeux de Gaspard et de Rosalie! Je crois qu'il n'y a rien de plus beau que de voir les yeux de ses propres enfants émerveillés "Maman ! j'ai touché la tortue!!". J'aime absolument ce petit truc que je ressens dans le ventre, là au centre, le cœur de mon bonheur qui fait boum.  

    Sur Apu Island, il y avait deux sites où les tortues venaient.  L'un des sites a été complètement détruit par le typhon Yolanda. Il faut savoir que les dégâts sur terre sont terribles, en mer c'est le même désastre de désolation et les coraux ne repoussent pas, eux. Il est vraiment temps que les hommes se rendent compte que le changement climatique prend des allures de bombe à retardement, chez eux, ici les catastrophes frappent déjà et je n'ose imaginer ce que vivent ces gens les jours de tempête, serrant leurs enfants dans leurs bras. Et si c'était nous...  Je ferme la parenthèse mais je nourris avec ces voyages, l'envie de remettre mes compétences au service d'association de protection de l'environnement, ce sera plus facile au Vietnam qu'en Chine (ça y est, je l'ai dit tout discrètement, on part à Ho chi Minh en juin!).

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    Et moi qui pensais me faire une semaine de pichon... Ben non, et vu que nos vacances étaient un peu plus "routard" et responsables en partant avec www.unmondeautrement.com (je leur fais une petite pub car ils sont géniaux) on a donc vécu les choses "autrement" on s'est contenté des restos, genre routier... (j'ai vraiment changé, oui, je rajeunis je crois). Bon, il y a peu à dire sur la nourriture philippine, en fait deux mots : friture et riz. Quand on a le choix qu'entre la patate fourrée - j'ai gardé mon côté égocentrique - les beignets de banane, de mangue ou de papaye qui te crient "EAT ME! je vais aller directement dans tes fesses, repeindre ton intérieur de lipides sursaturés" on se dit qu'à côté le Big Mac est un haricot vert bio. Résultats tu manges des hamburgers locaux toute la semaine et tu bois des cocktails de mangue... so good! je m'américanise...beurk! Tu savais qu'ils fabriquaient du rhum ici?  Jean Marie, j'ai pensé à toi, les p'tits punch philippins ne sont pas mal non plus!

    Aller, parce que les images sont vraiment plus parlantes...

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    Lumière éblouissante - sorry pour la surexposition mais la lumière était celle la. Tu vois la liane suspendue, tu connais mes loulous, comme un appel, viens te balancer mon coco... Si ils l'ont fait? Yes (me too!)

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    Tu te souviens de la pub de Tahiti douche... image paradisiaque où je me disais "un jour j'irai" donc j'ai essayé d'aller derrière la cascade mais le courant était trop fort, impossible d'atteindre l'envers du décors. Je ne saurai pas...

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    Quel bel enfant... si je suis objective.

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    - Tu lui donnes combien, trente quatre?

    - Mouais, à peine.

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    Mes sauvageons d'amours

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    Si c'est pas le bonheur ça! 

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    Bon je vais ouvrir une deuxième page, j'ai tant de photos à te montrer et là ça bloque un peu.... je reviens.  

     

     


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