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Village people n°2
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Rencontre du peuple Dong, renommé pour ses chants et ses superbes habits brodés - enfin localement c'est joli. La route fut longue, 4 heures pour atteindre Sanjiang, la capitale de la région Dong. Arrivés face au Chengyang fengyuqiao, le pont venteux et pluvieux, nous sommes impressionnés par sa taille et sa conception de bois et de pierres, pas un seul clou. Il fut construit par deux frères, dit-on... il y a très longtemps. Il existe des centaines de ponts du vent et de la pluie dans cette région montagneuse. Outre enjamber les rivières, ils servaient d'abris aux villageois. Aujourd'hui encore ils conservent un rôle social où les villageois se rassemblent, jouent aux échecs chinois ou aux cartes; étonnamment ils accueillent souvent un Dieu protecteur à qui on fait des offrandes. Des statuettes magnifiques nichées dans des alcôves aux extrémités du pont.
Intérieur d'un pont, les hommes jouent aux cartes, aux échecs chinois, discutent et dorment.
C'était drôle, Jour de fête nationale, les femmes du village avaient revêtu leurs habits traditionnels, quelle chance! Elles nous ont ouvert les "portes" du pont qu'à condition de partager un verre d'alcool de riz ou un truc du genre. Et gloups, je n'avais pas vu arriver le godet, l'une me prenant la tête et hop dans le gosier! c'est "qu'il a du r'tour". Elles étaient toutes mortes de rire, ce petit rire bien chinois de petites filles gênées et moqueuses. C'était comique à voir ce partage, j'étais aussi étonnée qu'elles je crois.
Passer ce premier grand pont, à pied uniquement, nous atteignons le village. Un joyau architectural avec toutes ces maisons construites en bois autour d'une tour de tambour. Les Dongs sont des charpentiers, pas des restaurateurs... Dans une tour de tambour, les villageois se rassemblent, c'est une sorte de salle communale avec une télévision, une salle de jeux pour les hommes, pas les femmes. On retrouve outre la photo placardée de Mao, des plaques de pierres gravées narrant les exploits des habitants ou le nom des généreux donateurs, il y a aussi un trou dans le sol pour y faire un feu. En fait ces tours sont ouvertes au vent donc faire un feu à l'intérieur semble possible, à condition d'aimer sentir le barbecue... Ci dessous dans cette tour, il y avait la télévision, volume au max, le vieux chinois accroupi devait être sourd comme un pot- il était fasciné par le film de chevaliers chinois luttant contre les méchants japonais envahisseurs. Dans l'une d'elle, seules les femmes ont droit d'entrer, celles-ci se retrouvent pour des travaux de filage du coton, de tissage et de confection des habits traditionnels. Il y a toujours une sorte de trou dans le sol pour y faire un feu l'hiver. Détails d'une tour du tambour
A l'intérieur d'une porte de tambour.
Les grands tissus ont été tissés, teints par les femmes et sont ensuite frappés sur un côté ce qui leur donne un aspect brillant. Ils seront utilisés pour la confection des costumes.
Je vais te montrer ce qui m'indigne chez ces "gens là" ce manque de culture, ce patrimoine ruiné par des actes irréparables mais tout ceci ne leur parle pas, par manque d'éducation évidemment, enfin de dés-éducation parce qu'il ne faut pas oublier l'épisode de la révolution culturelle. Ce village pittoresque sera,je suis sûre, dans 5 ans un village comme un autre, les ponts resterons grâce aux Dieux qui les protègent sauf s'ils sont volés et vendus pour quelques RMB. Ici une maison neuve en plein milieu de la place. Là une tour du tambour démolie, elle datait du 17ème siécle, un peu trop vieille alors on en refait une toute belle, plus grande...
Suite du village sur une autre page, Jean Michel l'informaticien me dit que c'est trop lourd toutes ces photos, ne jamais aller contre les conseils d'un informaticien quand on n'y connait rien...
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